‘Si la doctrine de l’Éthique nous concerne au plus profond, c’est parce qu’elle est développée comme ce vers quoi elle allait : une libre éthique de la joie, strictement humaine. C’est ici, à mon sens, que commence le véritable intérêt révolutionnaire du spinozisme : en un siècle religieux et autoritaire, Spinoza offre à son public une éthique rationnelle et laïque définissable essentiellement comme une recherche de bonheur, et plus précisément du bonheur et de la liberté. Disons-le, si tous les individus lisaient Spinoza il est clair que l’humanité serait tout entière libre et heureuse. Ne clamons pas à l’avance l’impossibilité d’un début. Les utopies ne sont que cela même que l’humanité est capable de réaliser.’
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